LES ARTISTES DU MOUVEMENT SUPPORTS - SURFACES

Groupe de peintres français qui veulent montrer que peindre est encore possible à la fin des années 60, mais que cela nécessite une refonte des moyens picturaux. Ce mouvement, qui signifie d’un côté le châssis (le support de la toile) et de l’autre la toile (la surface), apparaît en France en 1969.
Les peintres du Supports-Surfaces sont issus pour la plupart du sud de la France et se sont rencontrés à l’école des Beaux Arts de Montpellier et à l’Ecole nationale supérieure des Beaux Arts. Sous l’initiative de Claude Viallat, ils organisent de nombreuses manifestations en province, souvent dans l’espace public (« Impact I », 1966, musée de Céret). Ils rompent avec la posture romantique et marginale de l’artiste, pour mettre en évidence son inscription sociale.
Puisant leurs influences dans l’art européen (Matisse) ainsi que dans l’art américain (Barnett Newman, Jackson Pollock, Mark Rothko), ils s’intéressent au travail de Simon Hantaï, Pierre Soulages, Antoni Tapiès, Lucio Fontana, Olivier Debré, de même qu’ils tirent les leçons des avancées des Nouveaux Réalistes.
Le groupe se penche sur le statut de la peinture et des œuvres en tant qu’objets, et dénoncent les surdéterminations économiques et idéologiques de la peinture. Leurs œuvres se présentent donc comme les produits d’une rupture violente et radicale avec l’art traditionnel, le tableau n’ayant plus désormais à délivrer aucun message et ne devant plus rien représenter d’autre que sa propre réalité matérielle, c’est-à-dire la toile, le pigment et la forme, afin d’approcher au mieux la réalité de l’œuvre et de retourner aux origines de la peinture.
De nombreux outils sont utilisés : tampons, pochoirs, éponges, pistolets, ciseaux, bâtons… La peinture à l’huile, l’acrylique, l’encre fluide, une peinture plus ou moins diluée à la thérébentine imprègnent leurs pinceaux. Le sujet étant évacué, la peinture est neutre. Les artistes peignent des motifs répétitifs, des aplats de couleurs aux formes aléatoires. Ce mouvement va élaborer une remise en question des moyens picturaux traditionnels par une diversité des techniques d’application de la couleur et du geste : usage des colorants, empreintes (Claude Viallat), tampons (Claude Viallat, Louis Cane, Jean-Pierre Pincemin), aplats (Marc Devade, Vincent Bioulès), techniques de pliage (Louis Cane et André Valensi), trempage (Noël Dolla).
L’année 1970 représente un point d’orgue pour le groupe avec la première exposition d’ampleur nationale de ces artistes sous le vocable « Supports-Surfaces » à l’ARC (Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris), à laquelle participent Vincent Bioulès, Marc Devade, Daniel Dezeuze ou Claude Viallat.
Le mouvement du Supports-Surfaces a un intérêt pour la matérialité de l’objet tableau, pour la déconstruction du tableau et remet en question la tradition picturale, le système de l’art et l’institution muséale.

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VIALLAT Claude
Peintre français